Mu : le mini-modèle IA de Microsoft qui booste Windows 11 sans cloud

par Yohann Poiron le 30/06/2025

Alors que les Large Language Model (LLM) comme GPT-4 ou Gemini monopolisent l’attention, Microsoft parie aussi sur des alternatives plus légères pour équiper ses nouveaux Copilot+ PC. C’est dans cette optique que la firme vient de dévoiler Mu, un modèle de langage ultra-léger, déjà intégré dans certaines fonctions de Windows 11.

Mu : une IA conçue pour les appareils limités en puissance

Mu est décrit comme un modèle de langage micro-dimensionné et orienté tâches. Contrairement aux LLM classiques qui exigent des GPU puissants et une connexion cloud, Mu est conçu pour tourner en local, sur les unités de traitement neuronal (NPU) intégrées dans les Copilot+ PC sous Snapdragon X Plus, comme le Surface Laptop 7.

Microsoft a optimisé Mu avec des techniques spécifiques : architecture encodeur-décodeur basée sur les transformers, partage de poids entre composants et utilisation exclusive d’opérations accélérées matériellement. Résultat : le modèle peut générer plus de 200 tokens par seconde, un temps de réponse bien plus rapide que les versions Web gratuites de ChatGPT ou Gemini.

Mu alimente déjà certaines fonctions de Windows

La première application concrète de Mu est la barre de recherche dans les paramètres Windows 11, déployée en avant-première chez les membres du programme Windows Insider. Cette fonction permet de saisir des requêtes naturelles telles que « comment utiliser la commande vocale » ou « pointeur de souris trop petit », et d’atterrir directement sur les bons réglages.

Microsoft précise avoir entraîné Mu à identifier les cas d’usage les plus fréquents. Par exemple, une requête comme « augmenter la luminosité » peut prêter à confusion si l’utilisateur utilise plusieurs écrans. Le modèle donne alors la priorité aux scénarios les plus probables, afin d’éviter les malentendus.

Une IA locale, plus rapide et plus respectueuse de la vie privée

L’approche locale de Mu permet une réduction drastique de la latence et une meilleure confidentialité, puisque les données ne quittent pas l’appareil. Un point crucial, surtout après la polémique autour de Recall, une autre fonctionnalité de Windows ayant suscité de vives inquiétudes sur la sécurité des données.

Avec Mu, Microsoft montre qu’il est possible d’intégrer de l’IA dans des fonctions du quotidien, sans sacrifier les performances ni la sécurité. Ce modèle pourrait à terme alimenter d’autres fonctions de Windows 11, notamment celles de Copilot+.