Antitrust : Google garde ses deals de recherche par défaut avec Apple et Mozilla

par Yohann Poiron le 03/09/2025

Dans l’affaire antitrust US v. Google, le juge fédéral Amit Mehta a rendu un verdict clé ce mardi : Google pourra continuer à conclure des accords comme celui avec Apple, qui rapporte environ 20 milliards de dollars par an pour que Google reste le moteur de recherche par défaut dans Safari.

Google conserve ses accords avec Apple et Mozilla

Le jugement précise que Google ne sera pas interdit de payer des partenaires pour être préinstallé ou placé par défaut (Safari, Firefox, Chrome, etc.). Ces accords incluent aussi des placements pour Google Search, Chrome et même les produits GenAI du groupe.

Mozilla, via son CFO, a témoigné que Firefox pourrait disparaître sans le financement du partenariat avec Google.

Selon le juge Mehta : « Couper ces paiements causerait presque certainement des dommages substantiels, voire paralysants, aux partenaires de distribution, aux marchés connexes et aux consommateurs ».

Pas de « choice screens » obligatoires

Contrairement à ce que souhaitait le Department of Justice (DoJ), Google n’aura pas à afficher d’écran de choix permettant aux utilisateurs de sélectionner leur moteur de recherche au démarrage (comme c’est déjà le cas en Europe). Cela consolide la position de Google comme option par défaut pour des centaines de millions d’utilisateurs, un avantage stratégique majeur.

Le juge a toutefois imposé une concession. En effet, Google devra partager une partie de ses données de recherche avec certains concurrents, afin d’équilibrer le marché. En outre, il n’y a pas de démantèlement imposé : Chrome et Android resteront sous contrôle de Google, malgré la demande initiale du DoJ.

Contexte : Google reconnu monopole

Pour rappel, en 2023, le juge Mehta avait déjà statué que Google est un monopole dans les marchés de la recherche et de la publicité. Le procès de cette année portait sur les remèdes à appliquer. Google, de son côté, a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Pour les consommateurs, il n’y a pas de changement immédiat. En effet, Google restera le moteur par défaut sur Safari (Apple) et Firefox (Mozilla), pour les concurrents comme Bing, DuckDuckGo, Brave et d’autres, ils devront encore lutter pour gagner en visibilité, même si l’accès à certaines données de recherche pourrait aider.

Enfin, pour Google, il s’agit d’une victoire stratégique, car la menace d’un démantèlement ou d’une interdiction de paiements aurait été bien plus lourde.

Le verdict marque une demi-victoire pour Google : l’entreprise garde ses accords les plus lucratifs (dont celui avec Apple), mais doit céder une partie de ses précieuses données. Ce jugement reflète un équilibre : préserver l’écosystème (et des navigateurs comme Firefox), tout en limitant l’hégémonie de Google par des obligations de partage.