C’est peut-être le plus grand changement que Instagram ait jamais apporté à l’un de ses mécanismes historiques. Après plus de dix ans d’un fonctionnement immuable, Meta teste actuellement une limitation drastique des hashtags : trois maximum par publication Instagram.
Une révolution silencieuse qui pourrait bouleverser le comportement des créateurs, mais aussi marquer la fin d’une certaine culture Instagram.
Instagram : Une limitation surprise, déjà visible chez certains utilisateurs
Plusieurs témoignages ont émergé sur Reddit : lors de la création d’une publication, impossible d’ajouter plus de trois hashtags. L’application affiche alors un message d’erreur assez explicite.
Le plus troublant ? La restriction n’est pas encore généralisée. Personnellement, j’ai cette restriction, mais d’autres comptes — y compris personnels — n’y sont pas encore soumis.
Meta teste visiblement la fonctionnalité sur un échantillon restreint, comme c’est souvent le cas avant un déploiement global. Le changement pourrait également accompagner la nouvelle interface d’Instagram encore en cours de déploiement.
Pour un réseau historiquement construit autour de la découverte thématique, il s’agirait d’une rupture majeure.
Les hashtags : un pilier de 2011 qui vacille en 2025
Introduits en 2011, les hashtags ont longtemps été la colonne vertébrale de la recherche sur Instagram. Pendant la grande époque du flux chronologique, ils étaient même essentiels pour toucher un public au-delà de ses abonnés.
Jusqu’ici, Instagram autorisait 30 hashtags par publication — un nombre parfois exploité jusqu’à la dernière ligne par les créateurs de l’époque.
Mais, le paysage a changé :
- L’algorithme Explore privilégie désormais le contenu lui-même, son contexte, sa qualité visuelle, ses descriptions.
- Adam Mosseri l’a répété : les hashtags n’améliorent pas la portée.
- Leur fonction est devenue essentiellement catégorielle, et non plus virale.
Cette limitation à trois hashtags serait donc, selon Meta, une évolution logique. Selon les utilisateurs… pas vraiment.
Millennials vs Gen Z : la guerre du style continue
Soyons honnêtes : à l’époque 2014–2017, choisir ses hashtags était un art millennial, presque un rituel.
- #Throwback
- #NoFilter
- #Foodporn
- #Blessed
- #SunsetLovers
- #InstaGood
- #FollowMe
C’était un langage. Une identité. Parfois une obsession.
Aujourd’hui ? Les hashtags longs ou multiples font presque « antiques ». La Gen Z les regarde comme des fossiles numériques, vestiges d’une ère où tout se voulait un peu plus calibré, un peu moins spontané.
Limiter les hashtags à trois revient presque à dire officiellement : « Instagram entre en 2026, laissez les habitudes de 2015 à l’entrée ». Un petit séisme culturel, donc.
Mais… pourquoi changer quelque chose qui n’a plus d’impact ?
C’est la question que beaucoup se posent. Si les hashtags ne boostent plus la visibilité : Pourquoi les restreindre ? Pourquoi empêcher ceux qui aiment les utiliser ? Pourquoi toucher à un élément identitaire du réseau alors qu’il est déjà secondaire ?
Certains y voient une simplification. D’autres, une manière de pousser les utilisateurs vers un contenu moins formaté. D’autres encore, une tentative de repositionnement esthétique d’Instagram, de plus en plus « TikTokisé ».
Quoi qu’il en soit, ce test cristallise un moment clé : Instagram rompt symboliquement avec une partie de son ADN.
