Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ont semé le chaos sur les marchés mondiaux, l’un des objectifs affichés par l’administration Trump reste clair : rapatrier la production industrielle sur le sol américain.
Et parmi les entreprises au centre de ce débat, Apple occupe une place cruciale. Son produit phare, l’iPhone, est au cœur des discussions, notamment concernant sa fabrication à l’étranger.
Trump, Apple et la fabrication américaine
Lors d’une intervention sur CNBC, Howard Lutnick, secrétaire au Commerce de Donald Trump, a révélé avoir échangé avec Tim Cook, PDG d’Apple, sur la possibilité de construire les iPhone aux États-Unis. Selon lui, Cook aurait répondu : « Il me faut des bras robotiques capables de produire à une échelle et avec une précision qui me permettraient de relocaliser la production ».
Ce dialogue met en lumière un point clé : Apple n’exclut pas une fabrication américaine, mais la condition est l’automatisation massive.
La robotisation : clé d’une relocalisation viable
Actuellement, l’assemblage des iPhone est réalisé en majorité par Foxconn en Chine, où les ouvriers sont payés entre 3 et 3,70 dollars de l’heure. À ce tarif, il serait économiquement impossible pour Apple de produire aux États-Unis, où le salaire minimum fédéral est de 7,25 dollars/heure — soit plus du double.
La solution évoquée : remplacer ces emplois peu qualifiés par des robots, capables d’assembler des iPhone avec une précision inégalée, tout en limitant les coûts. Cela permettrait potentiellement à Apple de maintenir ses marges tout en réduisant le prix final du produit.
Une protection tarifaire… temporaire
Grâce à ses relations cordiales avec l’administration Trump, Tim Cook a réussi à protéger temporairement l’iPhone des surtaxes douanières, notamment lors de l’imposition des tarifs réciproques jusqu’à 145 % sur certains produits en provenance de Chine.
Pour Trump et son équipe, l’argument économique ne tient que si la relocalisation est tangible. Et Lutnick l’affirme : « Tim veut le faire. Il va le faire. Les Américains dirigeront les usines, mais ne seront pas ceux qui vissent les composants ».
Une vision futuriste… mais pas immédiate
Malgré l’optimisme affiché par Lutnick, les technologies de robotisation nécessaires à une production complète d’iPhone sur le sol américain n’existent pas encore à grande échelle. Même avec les avancées en intelligence artificielle, nous sommes encore loin de voir des robots s’auto-démarrer chaque matin pour produire silencieusement des iPhones.
Toutefois, si les ambitions de relocalisation sont accompagnées d’investissements massifs dans l’automatisation industrielle, alors les États-Unis pourraient redevenir un acteur central de la production technologique mondiale.