Dans la guerre que se livrent les géants de la tech sur le terrain de l’intelligence artificielle, Apple vient de subir une perte stratégique majeure. Selon un rapport de Bloomberg, Ruoming Pang, responsable des modèles d’IA chez Apple, quitte la firme de Cupertino pour rejoindre Meta, où il intégrera l’unité dédiée à l’IA superintelligente nouvellement lancée par Mark Zuckerberg.
Ruoming Pang : : Un transfert de poids vers Meta
Ruoming Pang dirigeait l’équipe en charge de l’entraînement des modèles de fondation utilisés pour Apple Intelligence, la nouvelle suite de fonctionnalités IA embarquée dans les appareils Apple, annoncée en grande pompe lors de la WWDC 2024. Cette équipe avait pour mission de développer des modèles compacts, capables de fonctionner localement sur les iPhone et iPad, sans nécessiter une connexion au cloud.
Son départ est perçu comme un revers significatif pour Apple, d’autant plus que ses modèles d’IA sont jugés à ce jour moins performants que ceux d’acteurs comme OpenAI, Anthropic ou même… Meta.
Une IA Apple en perte de vitesse ?
Malgré une communication ambitieuse autour de « Apple Intelligence », la réalité technique semble plus nuancée. Apple aurait envisagé, selon plusieurs sources, d’intégrer des modèles tiers comme ceux d’OpenAI ou d’Anthropic pour muscler son assistant vocal Siri dans une future mise à jour. Ce constat laisse entrevoir des difficultés internes, tant sur le plan de la recherche que de l’industrialisation des modèles.
Le départ de Ruoming Pang pourrait annoncer une vague de démissions au sein de l’unité IA d’Apple, que Bloomberg qualifie de « troublée ».
Meta assemble les pièces d’un empire IA
Du côté de Meta, ce nouveau recrutement s’inscrit dans une stratégie offensive menée par Zuckerberg. Depuis plusieurs mois, Meta recrute massivement des figures clés de l’IA : chercheurs de Google DeepMind, ingénieurs d’OpenAI, ou encore profils de Safe Superintelligence Inc.. Avec Pang, Meta récupère une expertise précieuse sur les modèles IA optimisés pour les terminaux mobiles, un domaine encore peu maîtrisé par les concurrents.
L’objectif affiché ? Construire une IA « superintelligente », capable de rivaliser à long terme avec les initiatives les plus avancées du marché, tout en renforçant la présence de Meta dans l’univers des appareils connectés.
Ce départ soulève plusieurs questions sur la capacité d’Apple à rester compétitif dans la course à l’IA générative. La firme à la pomme semble jouer une carte prudente, misant sur la confidentialité et l’optimisation locale, mais risque d’être distancée en matière de performance brute. Pendant ce temps, Meta accélère sa mue en géant de l’IA, prêt à réinvestir l’ensemble de ses plateformes — de Facebook à WhatsApp — avec des agents intelligents toujours plus performants.