Apple offre un luxueux cadeau à Donald Trump dans l’espoir d’échapper aux nouvelles taxes douanières

par Yohann Poiron le 07/08/2025

Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine continuent d’impacter le secteur technologique, Tim Cook a une nouvelle fois tenté une manœuvre diplomatique pour protéger Apple : un geste symbolique et coûteux à l’intention du président américain Donald Trump.

Mais cette fois, malgré un cadeau luxueux et une stratégie bien rôdée, le PDG d’Apple semble incapable de détourner les lourdes taxes douanières imposées à l’entreprise.

Apple : Un cadeau aussi symbolique que stratégique

Lors d’une réunion à la Maison-Blanche dédiée aux ambitions industrielles d’Apple sur le sol américain, Tim Cook a présenté un objet unique au président Trump : une pièce circulaire de verre Corning (produit aux États-Unis), reposant sur un socle en or 24 carats.

Au centre, on retrouve le logo Apple gravé, surmonté du nom du président, et en dessous, la signature de Tim Cook accompagnée de la mention « Made in USA 2025 ».

L’objet porte également l’inscription « Apple American Manufacturing Program », rappelant l’engagement (ou le projet) d’Apple à rapatrier une partie de sa production sur le territoire américain.

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Des tensions tarifaires de plus en plus complexes

Lors du premier mandat de Donald Trump, Tim Cook avait su manœuvrer habilement pour obtenir des exemptions de taxes sur les produits Apple fabriqués en Chine. Mais en 2025, la stratégie semble moins efficace. Le président Trump a publiquement pointé du doigt les efforts insuffisants d’Apple pour relocaliser sa production.

L’entreprise avait pourtant tenté de contourner les sanctions chinoises en délocalisant une partie de sa production en Inde. Mais ce plan a été partiellement saboté : Trump a également imposé des tarifs plus élevés à l’Inde, accusant Apple de fuir ses responsabilités économiques envers les États-Unis.

Un iPhone « Made in USA » à 3 000 dollars ?

L’idée de fabriquer un iPhone entièrement aux États-Unis est loin de faire l’unanimité. Certains analystes estiment que le coût d’un tel appareil dépasserait les 3 000 dollars, en raison du coût de la main-d’œuvre et des infrastructures. D’autres estiment qu’il s’agit de purement du catastrophisme, et que des compromis pourraient rendre la fabrication locale viable à plus long terme.

Apple pourrait chercher un terrain d’entente, en intégrant quelques composants produits aux États-Unis dans ses futurs modèles — par exemple l’iPhone 17 — pour montrer patte blanche, sans pour autant bouleverser toute sa chaîne de production.

Samsung, le grand gagnant de la guerre commerciale ?

Curieusement, Samsung échappe pour l’instant à la colère présidentielle. Le géant coréen, qui ne dépend pas d’une implantation chinoise aussi massive, a déjà déplacé sa production vers d’autres pays bien avant les tensions actuelles. Trump ne lui a pas demandé de produire ses Galaxy S25 aux États-Unis, ce qui permet à Samsung de rester compétitif sur le marché américain, là où Apple est fortement pénalisé.

Cook multiplie les gestes, sans garantie de résultat

Ce n’est pas la première fois que Tim Cook tente de gagner les faveurs de Donald Trump. En début d’année, le patron d’Apple avait déjà fait un don de 1 million de dollars pour la cérémonie d’investiture du président. Mais jusqu’ici, ces gestes semblent n’avoir eu qu’un impact symbolique, les taxes s’appliquant bel et bien à une grande partie des produits Apple.

Reste à savoir si ce nouveau cadeau — entre lobbying discret et démonstration de patriotisme industriel — suffira à convaincre Trump d’assouplir sa position. En attendant, Apple continue de jongler entre obligations politiques, réalités industrielles et ambitions globales.