Après Apple, Microsoft conçoit ses processeurs ARM pour ses serveurs et la gamme Surface

par Yohann Poiron le 21/12/2020

La rupture d’Intel avec Apple n’est peut-être que le début des problèmes du fabricant de puces. Microsoft travaille à la conception de son propre processeur pour ses produits, selon un rapport de Bloomberg. Les détails sont rares, mais le rapport note que le nouveau processeur sur lequel Microsoft travaille est « interne » et utilisera des conceptions basées sur l’architecture ARM. Il pourrait non seulement être utilisé pour alimenter les datacenters, mais aussi la gamme d’ordinateurs Surface.

Bien que Microsoft ait déjà travaillé avec son partenaire Qualcomm sur des processeurs ARM pour la Surface Pro X et d’autres périphériques ARM sous Windows 10 comme le Galaxy Book S, cette décision pourrait également marquer un autre changement important dans la dépendance des processeurs d’Intel et du partenariat avec Qualcomm.

Microsoft n’est pas le seul à prendre une telle décision. Apple a récemment prouvé qu’elle pouvait réussir à s’affranchir de la dépendance à la gamme de processeurs d’Intel au profit de son propre processeur interne. En novembre, le fabricant d’iPhone a annoncé le processeur Apple M1, dans une nouvelle gamme de modèles MacBook Air, MacBook Pro et Mac mini. Ce processeur M1, basé sur la technologie ARM, a été salué pour sa puissance accrue et sa plus grande autonomie.

Les précédents produits Surface ont tous été équipés de puces Intel et AMD. L’exception est la Surface Pro X, qui comprend les puces Microsoft SQ1 et SQ2, qui ont été co-développées avec l’aide de Qualcomm. Le Surface Laptop 3, quant à lui, était équipé d’une puce AMD Ryzen « Surface Edition » personnalisée.

Et, les puces Xeon d’Intel alimentent la plupart des datacenters de la firme américaine. AMD a également plongé dans le marché des serveurs, avec sa gamme de processeurs EPYC.

Des questions sur le logiciel

Même si la puce ARM sur laquelle travaille Microsoft est suffisamment puissante, Microsoft aurait du mal à passer à son propre processeur ARM personnalisé, principalement en raison de problèmes avec le logiciel.

Apple dépend de l’émulation Rosetta 2 pour alimenter certaines applications conçues pour les MacBook traditionnels avec des processeurs Intel et non encore mises à jour pour la puce M1. Microsoft a récemment modifié Windows 10 pour qu’il puisse prendre en charge les applications 64 et 32 bits, et il est encore en phase de test bêta. Des rapports ont également montré que Windows 10 est plus performant sur les Mac M1 d’Apple fonctionnant en émulation que lorsqu’il fonctionne en natif sur des appareils comme la Surface Pro X.

Cependant, si Microsoft souhaite sérieusement adopter les puces basées sur l’architecture ARM, ce processus pourrait être accéléré. Il reste à voir exactement quel calendrier Microsoft pourrait avoir à l’esprit — ou si les conceptions internes se concrétisent vraiment.