Le journal intime se réinvente à l’ère de l’intelligence artificielle, et Google comme Apple ont chacun leur interprétation. Avec son Pixel Journal, réservé aux Pixel 10, Google mise sur l’IA embarquée pour générer des prompts personnalisés et analyser vos habitudes.
Apple, de son côté, a lancé son Journal avec iOS 17, une app minimaliste et orientée pleine conscience, qui s’appuie davantage sur vos photos et vos données de localisation que sur des algorithmes prédictifs.
Pixel Journal : le journal de Google dopé à l’IA
Grâce à Gemini Nano, Pixel Journal ne se contente pas de vous inciter à écrire : il résume vos entrées, dégage des tendances (comme l’évolution de votre humeur), et propose des suggestions basées sur vos données locales — calendrier, playlists, séances de sport.
C’est une approche analytique, proche d’un coach personnel, qui séduit les utilisateurs en quête de productivité et de régularité. Mais certains y voient une limite : le risque que l’écriture devienne une tâche guidée par la machine, au détriment de la spontanéité.
Apple : la simplicité introspective
Apple préfère la retenue : son Journal met en avant des “Moments”, inspirés par vos photos, vos balades (via GPS) ou vos activités de santé. Tout est stocké localement, sans AI générative, pour préserver l’intimité et favoriser une écriture brute, plus proche du bien-être.
Cette approche séduit par sa sobriété et son respect de la vie privée, mais elle peut paraître un peu basique pour les utilisateurs habitués à des apps plus riches comme Day One.
Le duel de la confidentialité
Sur le papier, les deux jouent la carte sécurité : Google assure un traitement 100 % en local, avec chiffrement, tandis qu’Apple mise sur son écosystème verrouillé et la transparence de son approche sans IA.
Mais, Google limite Pixel Journal aux Pixel 10, quand Apple propose Journal à tout l’écosystème iOS. Un choix qui influence directement l’adoption.
Productivité vs bien-être
Pixel Journal encourage la régularité avec rappels et reformulations automatiques, un atout pour transformer l’écriture en habitude durable. Apple, en revanche, privilégie le laisser-aller introspectif et la cohérence avec sa stratégie santé (via Apple Health). Le premier transforme le journal en outil analytique, le second en espace de réflexion.
Google pourrait affiner son IA pour livrer des analyses émotionnelles plus nuancées. Apple, de son côté, pourrait céder à la tentation d’introduire une touche d’IA, tout en conservant son image de sanctuaire de confidentialité.
Ce duel illustre une tendance plus large : l’IA redéfinit même les pratiques les plus personnelles, avec une question clé pour les utilisateurs — préférez-vous la puissance des algorithmes ou la sobriété introspective ?
