Google vient d’ouvrir un nouveau front dans la guerre des plateformes de développement assisté par intelligence artificielle. Après une présentation expérimentale en décembre dernier, Jules, son agent de codage autonome, entre officiellement en phase bêta, comme annoncé lors de la conférence Google I/O 2025.
Ce lancement n’est pas anodin : il marque l’arrivée de Google dans un segment où OpenAI, GitHub et d’autres multiplient les annonces.
Jules : un agent de codage asynchrone pour développeurs pressés
Jules n’est pas un simple assistant de complétion de code. Il s’agit d’un agent autonome, capable de corriger des bugs, générer des tests, consulter la documentation et travailler en arrière-plan, pendant que les développeurs se concentrent sur d’autres tâches. Son moteur : Gemini 2.5 Pro, le dernier modèle avancé de Google.
« Les gens décrivent des apps au lieu de les coder », affirme Josh Woodward, VP de Google Labs. « Jules est né d’une idée simple : et si on pouvait déléguer les tâches pénibles à une IA pendant qu’on se concentre sur la partie créative ? »
Jules fonctionne de façon asynchrone : il exécute ses tâches dans une machine virtuelle, montre ses raisonnements et peut même produire des résumés audio de ses actions. Intégré à GitHub, l’outil sera gratuit durant la bêta, mais avec des limites d’usage.
Codex, Copilot Agent, Jules : la bataille des agents IA est lancée
Mais Google n’est pas seul. Le même mois, OpenAI a relancé son agent Codex, présenté comme capable de corriger des bugs, répondre à des questions sur le code et générer du code de façon autonome dans un environnement sécurisé. Codex était déjà à l’origine du premier GitHub Copilot.
De son côté, GitHub, désormais propriété de Microsoft, a annoncé Copilot Agent, une nouvelle itération de son outil phare, conçu pour automatiser certaines tâches de développement comme la documentation, la refactorisation ou la correction de bugs. Lui aussi fonctionne en parallèle de l’activité principale du développeur.
L’émergence rapide de ces agents alimente l’intérêt des développeurs et suscite une course à l’autonomie dans le codage, où les géants de la tech veulent proposer l’assistant IA le plus complet, le plus intelligent… et le plus facile à intégrer dans un flux de travail existant.
Le “vibe coding” devient mainstream
Le terme de “vibe coding” désigne cette nouvelle manière de créer des applications où l’humain ne code plus directement, mais décrit ce qu’il souhaite voir se produire. L’IA se charge de la traduction en code exécutable. Cela change radicalement la manière de concevoir un projet, en le rendant plus intuitif, accessible, et rapide.
Et c’est là que Google veut frapper fort : Jules pour les développeurs aguerris, et Firebase pour les créateurs et non-codeurs.
Firebase AI : Google veut démocratiser la création d’apps IA
Annoncé en avril, Firebase AI complète la vision de Google. Il s’adresse à ceux qui veulent créer des applications IA sans être développeur. Firebase Studio, propulsé lui aussi par Gemini 2.5 Pro, propose une interface visuelle pour bâtir une application mobile ou web.
Avec Firebase AI Logic, les utilisateurs peuvent facilement intégrer des fonctionnalités backend comme l’authentification, l’identité ou la gestion de tokens. Pas besoin d’un orchestrateur externe : tout est centralisé. Google a également introduit un espace de travail AI dans Firebase Studio, pour gérer les appels aux modèles, les logs, et les performances.
« Firebase est l’endroit idéal pour démarrer dans la création d’applications IA, même si on n’a jamais codé », explique Jeanine Banks, VP chez Google. « C’est l’interface qui relie tous les outils Google pour les rendre accessibles à tous ».
L’ère des agents IA pour développeurs est lancée
Google, OpenAI, Microsoft et GitHub investissent massivement dans l’automatisation du développement logiciel. Jules, Codex, Copilot Agent et Firebase ne sont que les premiers pas d’un changement de paradigme, où coder revient à dialoguer avec une IA.
Dans cette nouvelle ère, le “vibe coding” s’impose comme une tendance de fond, et les plateformes comme Jules pourraient bien devenir les copilotes indispensables des développeurs… et des futurs créateurs d’apps du monde entier.