Opal : Google lance un outil de création d’apps Web sans coder, propulsé par l’IA

par Yohann Poiron le 11/08/2025

Alors que les outils de développement assistés par intelligence artificielle explosent en popularité, Google se lance à son tour dans la course avec Opal, un outil expérimental qui pourrait bien changer la manière dont les applications web sont conçues.

Déployé via Google Labs aux États-Unis, Opal ambitionne de démocratiser le développement logiciel, en permettant de créer des mini-apps Web uniquement à partir de simples descriptions textuelles. Aucune compétence en code requise.

Opal : Un outil IA pensé pour les non-développeurs

Avec Opal, Google ne cible pas uniquement les développeurs chevronnés. L’outil se présente comme une interface visuelle, intuitive et accessible, où l’on peut :

  • Décrire en langage naturel l’application que l’on souhaite créer.
  • Laisser l’IA générer automatiquement l’application à partir de cette demande.
  • Modifier le flux de l’application via une interface graphique, qui montre comment les données sont manipulées étape par étape.

Chaque élément du flux (input, traitement, output) peut être consulté, édité, ou étendu via la barre d’outils d’Opal. Une approche qui rappelle les workflows no-code des outils comme Zapier ou Bubble, mais avec la puissance des modèles d’IA de Google.

Une fois l’app finalisée, elle peut être publiée directement sur le Web, avec un lien partageable pour tester l’application avec un simple compte Google.

Google vise le grand public créatif

Ce positionnement n’est pas anodin. Si Google AI Studio s’adresse aux développeurs avec des modèles plus techniques, Opal vise un public plus large, incluant designers, créateurs de contenu, entrepreneurs ou encore étudiants.

Avec ce projet, Google rejoint une longue liste d’acteurs déjà engagés sur le terrain des outils de création visuelle propulsés par l’IA :

  • Canva et ses fonctionnalités de création d’applications Web simples.
  • Figma, qui expérimente avec des assistants IA pour générer des interfaces.
  • Replit, qui combine IA et éditeur de code dans un environnement cloud.

Mais contrairement à ces plateformes, Opal mise sur un modèle hybride entre no-code, génération automatique et personnalisation visuelle, le tout dans l’écosystème Google.

Remix, édition et prototypage : un outil de “vibe-coding”

L’approche “vibe coding” d’Opal – comprendre : coder à partir d’une idée ou d’un ressenti plutôt que d’une architecture technique – séduit déjà les premiers testeurs. Ces outils permettent à chacun de prototyper rapidement une idée sans passer par l’apprentissage fastidieux du code.

Les utilisateurs peuvent également explorer une galerie d’apps déjà créées, les “remixer”, ou simplement les adapter à leurs besoins.

Selon les observateurs, Google pourrait intégrer Opal plus largement à ses services, comme Google Drive, Workspace ou encore Firebase à terme, rendant l’outil encore plus puissant pour le prototypage rapide.

Une tendance lourde : l’IA au service de la création logicielle

L’arrivée d’Opal s’inscrit dans une tendance de fond : la montée en puissance des outils de développement augmentés par l’intelligence artificielle. Des startups comme Lovable ou Cursor attirent déjà l’attention des investisseurs et des géants de la tech pour des raisons similaires : rendre la création de logiciels aussi simple que de rédiger une idée.

En facilitant l’accès au développement d’applications, Google souhaite réduire la barrière à l’entrée et favoriser une nouvelle génération de créateurs numériques, issus de tous horizons.

Une nouvelle ère du développement créatif ?

Encore en phase de test (et uniquement aux États-Unis pour l’instant), Opal pourrait devenir un outil incontournable pour les créateurs de demain. Google capitalise ici sur son expertise en IA et en interfaces visuelles pour transformer une idée en application fonctionnelle en quelques minutes.

Reste à voir si la plateforme franchira les frontières du Google Labs pour devenir un produit officiel dans l’écosystème du géant californien. Une chose est sûre : l’IA continue de redéfinir les contours de la création logicielle.