Google muscle Jules, son agent IA de codage, avec un CLI et une API publique

par Yohann Poiron le 03/10/2025

La bataille des agents IA pour les développeurs s’intensifie, et Google avance ses pions. Son agent de codage Jules, jusqu’ici accessible uniquement via le Web et GitHub, arrive désormais directement dans l’environnement de travail des développeurs.

La firme vient de lancer Jules Tools, une extension en ligne de commande (CLI) et une API publique pour son agent autonome de codage Jules, propulsé par le modèle Gemini 2.5.

Jusqu’ici cantonné à une intégration GitHub et à une interface Web, Jules devient désormais un compagnon de terminal, capable de s’intégrer directement dans les pipelines CI/CD ou même dans des outils collaboratifs comme Slack.

Moins de clics, plus d’automatisation

L’objectif est clair : réduire le « context switching » qui parasite les workflows des développeurs. Avec Jules Tools, il suffit d’une commande pour générer du code, corriger un bug ou refactorer une fonction. L’API permet quant à elle des intégrations sur mesure, qu’il s’agisse d’automatiser des tests ou de relier Jules à des services cloud.

Google insiste sur un atout majeur : l’asynchronicité. Contrairement à d’autres assistants comme Copilot ou ChatGPT, Jules travaille en arrière-plan, prend en charge les tâches répétitives et libère du temps pour la résolution de problèmes complexes.

En ouvrant l’API de Jules, jusque-là réservée en interne, Google veut l’ancrer plus profondément dans les workflows existants : CI/CD, Slack, IDE comme VS Code ou autres environnements familiers aux devs. L’équipe de Google Labs travaille même sur des plug-ins dédiés pour les principaux environnements de développement.

Un agent pensé pour DevOps

Si GitHub reste un point d’ancrage, le nouveau duo CLI + API ouvre Jules à des écosystèmes bien plus larges. Les développeurs peuvent, par exemple, l’intégrer à leur chaîne DevOps pour automatiser les tests et valider des pull requests avec visualisation des modifications sous forme de snapshots.

Cette autonomie accrue séduit déjà de nombreux early adopters, mais certains experts soulignent les risques de « bugs IA » dans des bases de code complexes. Les promesses de gain de temps s’accompagnent donc d’un impératif : garder un œil humain sur la boucle.

Une montée en puissance stratégique

Google ne cache pas ses ambitions : Jules doit devenir un pilier des pipelines de développement modernes, et non plus un simple gadget. Parmi les prochaines évolutions attendues :

  • une mémoire persistante pour retenir le contexte d’un projet au fil du temps,
  • des sélecteurs de fichiers plus précis,
  • et des options de stockage sécurisé pour gérer secrets et données sensibles.

Ces ajouts visent à faire de Jules un outil incontournable dans les équipes dev, du freelance aux grandes entreprises.

Productivité vs. dépendance

Sur Reddit et X, les retours oscillent entre enthousiasme et prudence. Beaucoup saluent la capacité de Jules à absorber les tâches ingrates, mais d’autres redoutent une sur-dépendance à l’IA au détriment de la créativité et de l’intuition humaine.

Google répond en martelant que Jules n’est pas un substitut mais un assistant spécialisé, pensé pour renforcer les équipes, pas pour les remplacer.

Des offres calibrées

Depuis sa sortie de bêta en août, Jules est proposé en freemium :

  • Plan gratuit : 15 tâches/jour et 3 en parallèle.
  • Google AI Pro (21,99 €/mois) : environ 5× plus de limites.
  • Google AI Ultra (274,99 €/mois) : jusqu’à 20× plus de capacités.

En clair, avec Jules Tools, Google franchit une étape clé. L’IA de codage passe du statut d’extension pratique à celui de brique structurelle dans le développement logiciel, dans un marché où la concurrence — d’OpenAI à GitHub — ne cesse de s’intensifier.