Google Antigravity : l’IDE agentique qui pourrait réinventer la manière de coder

par Yohann Poiron le 19/11/2025

Avec le lancement de Gemini 3 Pro, Google ne se contente pas de dévoiler un nouveau modèle IA. Le groupe lance aussi Antigravity, un environnement de développement conçu pour une ère « agent-first », où plusieurs IA travaillent en parallèle dans l’éditeur, le terminal et même le navigateur.

Une approche radicalement nouvelle, pensée pour automatiser, tester et orchestrer des projets logiciels comme jamais auparavant.

Google Antigravity: Un IDE pensé pour l’agentic computing

Antigravity ne ressemble pas à une simple extension d’IDE : c’est un environnement autour duquel les agents IA deviennent des opérateurs autonomes.

Google le résume ainsi : une plateforme où les agents ont un accès direct aux outils du développeur — éditeur, terminal, navigateur — et peuvent mener des tâches de bout en bout. Le cœur du système repose sur les Artifacts, une innovation destinée à rendre le travail des agents plus transparent. Ces Artifacts regroupent : listes de tâches, plans d’exécution, captures d’écran, et enregistrements du navigateur.

Objectif : permettre aux développeurs de vérifier visuellement ce que l’agent a fait, et ce qu’il compte faire, sans se noyer dans des logs interminables ou des fils d’actions peu lisibles.

Google insiste : les Artifacts sont plus faciles à auditer que les chaînes complètes d’appels et d’outils. Et surtout, ils deviennent un support de collaboration : on peut commenter un Artifact pour guider l’agent sans interrompre son travail.

Deux modes d’utilisation : éditeur… ou mission control

Antigravity propose deux interfaces distinctes :

1. Editor View: l’IDE classique augmenté

Un environnement proche d’un VS Code ou d’un Cursor, avec un agent situé dans un panneau latéral. L’agent peut assister, corriger, générer, ou automatiser des étapes à la demande.

2. Manager View: une tour de contrôle pour agents IA

La nouveauté la plus ambitieuse. Cette vue permet de piloter plusieurs agents simultanément, de les répartir dans différents workspaces, et d’orchestrer des tâches parallèles.

Google parle d’un « mission control » capable de superviser, synchroniser et analyser le travail d’agents opérant en parallèle — une approche presque inspirée des workflows DevOps, mais pilotée par l’IA.

Des agents capables d’apprendre de leurs projets

Autre avancée majeure : Antigravity permet aux agents de retenir des fragments de code, des procédures ou des étapes utilisées précédemment. Une forme de mémoire appliquée au développement, conçue pour éviter que les agents ne réapprennent chaque tâche depuis zéro.

Dans la démonstration officielle, Antigravity génère une application de suivi de vols, la teste automatiquement, puis fournit un enregistrement du test dans le navigateur. C’est précisément ce type d’autonomie opérationnelle que Google veut généraliser.

Une ouverture rare : plusieurs modèles IA supportés

Même si Antigravity est optimisé pour Gemini 3 Pro, il accepte aussi Claude Sonnet 4.5, OpenAI GPT-OSS, avec d’autres potentiels à venir. Un écosystème hybride qui laisse aux développeurs une liberté rarement vue dans les environnements propriétaires.

Antigravity est déjà accessible en preview gratuite sur Windows, macOS, et Linux.

Google promet des « rate limits généreuses » pour Gemini 3 Pro, renouvelées toutes les 5 heures, et assure que seuls « quelques power users » atteindront ces limites. En clair : Google veut que les développeurs testent intensivement Antigravity.

Un pas de plus vers l’IDE du futur

Antigravity ne se contente pas d’assister le développeur : il réorganise la manière dont le travail est effectué. Apprentissage des agents, orchestration multi-agents, reporting visuel, autonomie sur terminal et navigateur… Google semble vouloir dépasser le paradigme du « copilote » pour aller vers un véritable co-développeur auto-organisé.

Si cette vision se confirme, Antigravity pourrait devenir l’un des outils les plus influents de la prochaine décennie — à la croisée du développement logiciel, de l’automatisation et de l’IA agentique.